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L’archéologie des paysages sonores : restituer des ambiances sonores
28 février 2023 | 18 h 00 min – 19 h 00 min
Mylène Pardoen, archéologue, musicologue, chercheure à l’Institut des sciences de l’homme et au CNRS, experte scientifique pour la restauration de Notre-Dame
L’archéologie du paysage sonore consiste, pour des époques plus ou moins éloignées, à pister les traces sonores sur tous types de documents, puis les analyser afin de comprendre les articulations, les rythmes et les porosités qui existent. Dans une toute dernière étape, l’archéologue propose des restitutions (des modèles virtuels) en s’appuyant sur des enregistrements de sons réels – des sons du passé encore présents de nos jours.
Cette discipline, avec ses propositions, permet de mettre en lumière des rythmes, des densités et des ambiances sonores spécifiques. Mais, il faut garder à l’esprit que notre rapport au sonore s’est profondément transformé. Ainsi dans le passé, le son, les bruits, sont autant de repères spatio-temporels dont nous avons, aujourd’hui, oublié la pertinence (des outils comme le smartphone nous offrent à la fois la possibilité de connaitre très exactement l’heure qu’il est et de se localiser grâce au GPS par exemple). Se réapproprier notre environnement sonore serait sans doute la première étape nécessaire.
Mylène Pardoen est archéologue, musicologue, chercheure à l’Institut des sciences de l’homme et au CNRS, experte scientifique pour la restauration de Notre-Dame. Seule au monde à pratiquer son métier sous cette forme-là, elle restitue les ambiances sonores d’autrefois tout en agissant en faveur de la protection du patrimoine culturel immatériel. Elle a par exemple reconstitué pour la première fois l’ambiance sonore du quartier du Grand Châtelet, à Paris, au XVIIIe siècle. Une approche sensible de l’histoire qui intéresse un nombre croissant de musées et de chercheurs. Récemment Mylène Pardoen, archéologue du paysage sonore, et Martin Guesney, ingénieur du son, sont venus capter, à Guédelon, des sons pour le chantier scientifique de Notre-Dame de Paris. En effet la première pierre de Notre-Dame a été posée en 1170. Les métiers qui œuvraient alors à la construction de la cathédrale sont ceux que l’on retrouve aujourd’hui à Guédelon. »