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Zoopolis : abolir l’exploitation sans abolir toute relation
18 octobre 2022 | 18 h 00 min – 19 h 00 min
Axelle Playoust-Braure, journaliste scientifique
L’antispécisme consiste à prendre au sérieux ce que vivent les autres animaux, intimement, à la première personne, en eux-mêmes et pour eux-mêmes : leurs désirs, leurs préférences, leurs besoins. L’abolition des institutions de l’exploitation animale est donc un excellent départ (pour ne pas dire le strict minimum) et une préoccupation légitime des mouvements antispécistes. Mais ce principe de non-nuisance ne sera pas suffisant, car la justice envers les autres animaux ne revient pas à mettre un terme à toute relation avec eux.
Parce que certains sont membres de nos foyers et de nos communautés, que d’autres vivent parmi nous en milieu urbain, que d’autres encore vivent dans la nature mais entrent régulièrement en contact avec des infrastructures humaines, il nous faut réfléchir à la façon de partager les ressources et les lieux avec les animaux, de prendre en considération leurs intérêts et leur agentivité. Autrement dit, l’abolition de l’exploitation animale est le point de départ, et non le terme du projet antispéciste.
Au-delà de la philosophie morale, l’antispécisme relève donc de la théorie et de l’action politique, de l’urbanisme, de l’éthologie, de la géographie et de bien d’autres disciplines. C’est cette approche que je souhaite développer dans ma conférence, en m’inspirant notamment de l’ouvrage de théorie politique Zoopolis, de Sue Donaldson et Will Kymlicka.
Axelle Playoust-Braure est journaliste scientifique pigiste, autrice et conférencière. Elle a co-écrit l’essai « Solidarité animale. Défaire la société spéciste », paru en 2020 aux éditions La Découverte, et a contribué à plusieurs ouvrages collectifs sur les rapports humains/animaux. »